Monseigneur Matthieu Rougé

Quels mots ou quelles images viennent à votre esprit quand on prononce le nom de Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus et de la Sainte Face ?

En cette année de Journée Mondiale de la Jeunesse, je repense aux JMJ de Paris en 1997 : à la Messe d’ouverture, au Champ de Mars, le Cardinal Lustiger, alors archevêque de Paris, avait appelé les jeunes à cultiver, comme sainte Thérèse de Lisieux, « la seule ambition véritable, l’ambition de l’amour » ; à la Messe finale, à l’hippodrome de Longchamp, le saint Pape Jean-Paul II avait annoncé la prochaine proclamation de sainte Thérèse de Lisieux, « une sainte jeune », comme Docteur de l’Eglise, suscitant un grand enthousiasme de tous.

Pourquoi Sainte Thérèse est-elle connue et aimée dans le monde entier ?

Il y a des années, voyageant aux Philippines, je me suis rendu compte que, pour beaucoup de Philippins, les villes les plus connues de France étaient Lourdes, Lisieux et Ars, bien avant Paris, Lyon et Marseille ! C’est dire le rayonnement de la sainteté, de Marie bien-sûr mais aussi de sainte Bernadette, saint Jean-Marie Vianney et sainte Thérèse de Lisieux. Celle-ci attire par la simplicité et la profondeur conjuguées de son message et de son témoignage : la confiance sans limite en l’amour miséricordieux du Seigneur, l’unité de l’Eglise dans la diversité de ses membres, le rayonnement missionnaire fondé dans l’enracinement spirituel.

Quel est le message de Sainte Thérèse pour nos contemporains ?

Comme l’a magnifiquement exprimé Jean-Paul II dans son homélie à Lisieux le 2 juin 1980, sainte Thérèse nous enseigne à vivre pleinement et précisément en enfants de Dieu. Par le Christ, avec lui et en lui, nous sommes appelés à une relation filiale avec le Père, faite de confiance, d’intimité et de liberté, et à une relation fraternelle avec tous ceux qui ont part à un même baptême. L’aspiration de toute l’humanité à la paix est appelée à s’accomplir dans cette fraternité filiale reçue de Dieu. La synodalité à laquelle l’Eglise réfléchit en ce temps passe par cet enracinement baptismal et spirituel fondateur.

Si vous deviez citer 3 à 5 phrases de Sainte-Thérèse qui vous touchent particulièrement, ce seraient lesquelles ?

Je pense à son évocation de sa première communion, pleine de ferveur et de liberté spirituelle, enracinée dans la tradition mystique et la méditation carmélitaine du Cantique des cantiques : « ce fut le premier baiser de Jésus à mon âme, ce fut un baiser d’amour ! ». Je pense également à sa définition de l’amour comme offrande, unie à l’offrande eucharistique de Jésus : « aimer, c’est tout donner et se donner soi-même ». Je pense enfin au « tout est grâce » de son agonie, ultime expression de sa remise confiante d’elle-même entre les mains de Dieu.

Est-ce qu’à notre époque, il serait possible qu’il naisse une sainte docteur de l’Eglise comme Sainte Thérèse ?

Le rayonnement mondial durable de cette petite normande morte jeune et sans beaucoup de formation qu’était sainte Thérèse était totalement improbable, signe que l’amour de Dieu peut produire des merveilles inattendues à toutes les époques. La nôtre ne fait pas exception. Il y a sûrement aujourd’hui, cachées dans une famille, une paroisse, une communauté contemplative, en Afrique, en Asie ou ailleurs, des personnes dont l’expérience spirituelle pourra renouveler la foi en notre temps. En un sens, le Bienheureux Carlo Acutis, le « cyber-apôtre de l’eucharistie », dont le témoignage touche tant les jeunes, manifeste cela. Nous ne sommes pas à la fin des belles et bonnes surprises de l’Esprit !

Notre Projet

Ce site présente tous les événements Thérésiens qui seront organisés dans le diocèse de Nanterre sous le double parrainage de Monseigneur Jacques Habert, évêque de Bayeux-Lisieux et de Monseigneur Matthieu Rougé, évêque de Nanterre, en étroite coordination avec le Père Emmanuel Schwab, recteur du Sanctuaire de Lisieux.

Monseigneur Matthieu Rougé
Evêque de Nanterre

Monseigneur Jacques Habert
Evêque de Bayeux et Lisieux​

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